Par Jonathan Léger Raymond
Particulièrement riche en minéraux dont la silice, la prêle est exceptionnelle pour renforcer les ongles, les cheveux, les os et autres tissus de l’organisme. Elle est par ailleurs une fantastique alliée pour le système urinaire, combinant les bénéfices de ses effets alcalinisant, antiseptique urinaire, anti-inflammatoire et astringent.
Autres noms : Prêle des champs, Herbe à récurer, Queue de chat ou de cheval, Equisetum arvense (latin), Horsetail (anglais), Equiseto menor (espagnol).
Famille : Équitacées
Description : La prêle des champs ressemble à une queue de cheval formée de tiges vert pâle. Elle nous parvient directement de la préhistoire, comme en témoigne son système de reproduction basé sur les spores, comme les champignons, les fougères et les mousses.
Distribution : Régions tempérées de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie. La présence de la prêle suppose qu’on trouve de l’eau sur place, en surface ou non car ses racines peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Elle aime les endroits sablonneux et humides ainsi que les bords de route.
Parties utilisées : Les tiges vertes, recueillies au printemps. Attention : toutes les prêles ne sont pas médicinales ou comestibles, bien qu’elles se ressemblent beaucoup.
Propriétés médicinales
Reminéralisante : La prêle est composée au 2/3 de composés inorganiques, dont des sels de potassium, de la silice (de 5 à 10%), beaucoup de calcium ainsi qu’un peu de soufre. Sa forte teneur en silice aide à fixer le calcium au squelette. Cet apport en minéraux alcalinise l’organisme et bénéficie à la santé de la peau, des ongles, des os, des cheveux, des dents et des tendons. C’est un excellent choix pour prévenir l’ostéoporose, réparer les fractures ou renforcer les cheveux et les ongles cassants.
Diurétique : Elle stimule la miction, résorbant ainsi l’œdème et prévenant la formation de calculs rénaux. La prêle est employée pour traiter les infections et les inflammations urinaires. On l’emploie pour soigner la plupart des troubles urinaires, y compris en cas d’albuminurie ou d’incontinence, grâce à son effet astringent. Très efficace en cas de rétention d’eau et d’œdèmes rhumatismaux.
Vulnéraire : La prêle stimule la production de tissus conjonctifs et de collagène, aide à reconstruire la peau et les muqueuses, notamment celles des reins et des poumons. On l’utilise également pour aider à guérir les fractures et les ruptures de tendons. Elle contient aussi des flavonoïdes qui aident à fortifier les vaisseaux sanguins, travaillant de concert avec son calcium et sa silice.
Astringente : L’action astringente de la prêle resserre la peau et les muqueuses, favorise leur guérison et arrête les saignements dans l’urine ou en cas de blessures externes. La prêle a aussi un potentiel dissolvant sur les pierres aux reins, les kystes et divers dépôts accumulés dans l’organisme. Cependant, il faut s’assurer d’utiliser une prêle très jeune, moins riche en silice, spécialement pour dissoudre les pierres aux reins sans irriter davantage les reins.
Indications
- saignements (au système digestif, urinaire, reproducteur, saignements de nez)
- inflammation urinaire
- problèmes de peau, eczéma
- œdème
- ulcères
- sudation excessive
- menstruations et leucorrhées abondantes
- hyperplasie bénigne de la prostate
- pierres aux reins (utiliser la jeune prêle)
- problèmes articulaires
- fractures, entorses
- ostéoporose
Modes d’utilisation
Nourriture : Les jeunes pousses de prêle sont départies de leur écorce rigide pour être cuites et mangées comme des asperges.
Infusion : Infuser 2 c. à thé de prêle par tasse d’eau pendant 10 à 15 minutes et boire 2 à 3 tasses par jour.
Capsules : Prendre l’équivalent d’environ 1 à 2g, 2 à 3 fois par jour.
Décoction : Macérez pendant quelques heures une cuillère à table de prêle par tasse d’eau puis, faites bouillir quelques minutes avant de filtrer. Cette décoction peut être appliquée en externe sous forme de bain, de compresse, en douche vaginale, sur les blessures saignantes ou pour rincer les cheveux.
Teinture : Préférer le vinaigre de cidre de pommes à 8% d’acide acétique pour consommer la prêle en teinture car c’est un excellent solvant pour les minéraux. Certaines compagnies fabriquent aussi des extraits dans l’alcool, ce qui est un peu moins intéressant sans pour autant être ineffectif. Dosage suggéré : 40-80 gouttes dans un peu d’eau, 2 à 3 fois par jour, pour une concentration de 1:5.
Autres usages
Comme l’indique son surnom d’herbe à récurer, la prêle est utilisée pour récurer et polir le métal et le bois, grâce à son contenu en silice et en saponines. On en fabrique également des sifflets car ses tiges sont creuses. En agriculture, on l’utilise en décoction (1 part de plante pour 10 parts d’eau) pulvérisée afin de prévenir les maladies dites cryptogamiques : mildiou, oïdium et rouille. Elle éloigne aussi les pucerons et les araignées rouges.
Précautions et contre-indications
- Distinguer la prêle des champs de la prêle des marais (Equisetum palustre) qui renferme des alcaloïdes toxiques.
- Éviter d’utiliser la prêle plus de 3 semaines d’affiliée aux dosages mentionnés ci-dessus. Observer alors une pause d’une ou deux semaines afin de ne pas fatiguer les reins, notamment.
- Éviter en cas d’insuffisance rénale ou d’insuffisance cardiaque congestive.
- Ses effets diurétiques peuvent s’additionner aux médicaments diurétiques et ainsi entraîner une perte de potassium ; ceci est d’autant plus pertinent pour les gens qui prennent un médicament de la famille de la digitaline ou des inhibiteurs ECA (enzyme de conversion de l’angiotensine).
Recherches
L’usage médicinal de la prêle est reconnu par la fameuse Commission E allemande qui pointe ses capacités diurétique, antiseptique urinaire, anti-inflammatoire urinaire et hémostatique. On sait par ailleurs que la prêle contient 5 à 10% de silice et que ce minéral joue un rôle important dans la formation des tissus conjonctifs. On y trouve aussi des saponines et des flavonoïdes, ce qui explique ses propriétés diurétique et antiseptique urinaire.