Par Jonathan Léger Raymond
Le margousier, Azadirachta indica de son nom latin, est un grand arbre originaire d’Asie et qui pousse en climat tropical. Attention, il ne faut pas le confondre avec l’argousier, un arbre de petite taille produisant des petits fruits oranges et très nutritifs.
On retrouve le margousier jusqu’en Amérique, notamment en Jamaïque où les colons d’origine indienne l’ont laissé en héritage. Il a été déclaré l’arbre du 21e siècle par les Nations Unies à cause de ses bienfaits pour les populations villageoises à travers le monde. À ce jour, plus de 140 constituants actifs ont été identifiés dans les diverses parties de la plante.
Dans cet article, nous utiliserons aussi son nom d’origine qui nous provient de la pharmacopée ayurvédique : le neem. Plusieurs compagnies occidentales offrent désormais des produits à base de neem puisque du haut de ses 20 mètres, cet arbre produit une abondance de feuilles que l’on utilise dans les produits cosmétiques et les produits naturels. L’écorce et les branches de l’arbre sont également utilisées, ces dernières font d’ailleurs office de brosse à dent pour l’hygiène buccale.
Nettoyer le sang
La principale vertu de cet arbre remarquable est sa capacité à éliminer les toxines en excès qui se retrouvent dans le sang et causent des problèmes de peau. Parmi la vaste sélection de plantes utilisées pour la désintoxication, le neem permet d’éliminer les toxines en circulation, sans nécessairement déloger les toxines enfouies plus profondément dans le corps.
En ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne, on utilise donc le neem pour soigner les problématiques de peau de type « pitta » soit les symptômes « de feu » ainsi que les excès de liquide et/ou de gras : acné et autres éruptions cutanées, rougeurs, inflammations, infections, champignons, peau grasse, suintements et suppurations. Cet effet purificateur s’exprime d’ailleurs par la saveur très amère du margousier, ce qui laisse présager ses fonctions utiles à la désintoxication.
Fortifier la muqueuse intestinale
Il est très courant parmi la population occidentale de souffrir de dysbiose intestinale. Cela signifie que notre flore intestinale n’est pas optimale et que certaines mauvaises bactéries prolifèrent en trop grand nombre, réduisant par le fait même la quantité de nutriments bien digérés et absorbés par le corps. La plupart des pathologies modernes sont associées ou reliées du moins en partie à une flore intestinale déséquilibrée.
L’effet antibactérien prononcé du neem aide à réduire les populations bactériennes excessives. De plus, il stimule l’excrétion de la bile dont la qualité et la libre circulation influe grandement sur l’état de la flore intestinale. Enfin, le neem fortifie peu à peu le tissu épithélial qui recouvre la muqueuse intestinale, lui redonnant toute son intégrité et maximisant ses fonctions.
Concernant les fonctions digestives, notez aussi que le neem régularise la glycémie, active le foie et aide à réveiller l’appétit.
Élimine parasites et champignons
Le neem est puissamment antiseptique. Il est capable d’éliminer des parasites, des vers intestinaux et des champignons coriaces. On l’emploie autant à l’interne sous forme de capsules qu’à l’externe sous forme d’huile végétale. Le neem dégage une forte odeur déplaisante mais elle est camouflée par les ingrédients exotiques des produits corporels indiens vendus sur le marché.
Son huile végétale est si antiseptique que l’on peut s’en servir pour combattre les punaises de lits et tuer les poux. Le margousier figure parmi les antiparasitaires les plus efficaces que l’on puisse trouver et sa matière première est très peu coûteuse.
Usages cosmétiques
Il est quasiment impossible de trouver un produit corporel en Inde qui ne contient pas au moins un peu de neem. Dentifrices, crèmes, shampooing, savon, lotions capillaires, on retrouve le neem absolument partout ! Ce sont ses effets antiseptique, nettoyant mais aussi astringent qui sont sollicités dans ce cas. La désintoxication opérée par le neem est également efficace pour réduire les odeurs corporelles.
L’astringence est considérée comme une « saveur » en ayurvéda et ses effets sont décrits avec force de détails. L’astringence resserre et protège les tissus des attaques bactériennes tout en éliminant peu à peu les masses indésirables comme les agglomérations de gras, les tissus cicatriciels et les kystes.
En cas d’excès
Au-delà d’un ou deux grammes par jour et dans certaines circonstances, le neem consommé à l’interne peut provoquer des effets secondaires tels que diarrhées ou vomissements. Les femmes enceintes doivent éviter le neem en usage interne , mais les produits cosmétiques à base de neem sont sans problèmes car beaucoup moins concentrés. Le neem peut aussi affecter à la baisse la glycémie et la pression artérielle en combinaison avec des médicaments ayant ces mêmes effets.
Pour en savoir davantage sur le margousier, consultez « Neem, grand nettoyeur du sang » du même auteur.